mercredi 20 août 2014

Des nouvelles

Je viens donner quelques nouvelles, et essayer de mettre des mots sur des émotions et des angoisses. Pour la gaieté et la bonne humeur on repassera...

Depuis le dernier article, beaucoup de choses ont changé. 
Nous nous sommes séparés fin Juin avec l'Homme, je suis partie. Parce que je n'étais plus heureuse, parce que je crois que c'est les espoirs de PMA qui me tenaient debout, et que l'échec de la FIV a tout bouleversé. Je ne referai pas le monde avec des "si", mais si j'étais tombé enceinte "normalement", pas forcément en C1 mais avant la "fertilité inexpliquée", nous serions surement encore ensemble (peut être pas pour les bonnes raisons...). 
Parce que, quelque part, tout ça nous a bouffé. Puis éloignés, et séparés. 
Parce que je dis et redis que j'ai eu l'impression de vivre ça toute seule, de tout porter à bout de bras. Pas une fois il n'est venu avec moi au labo, ni aux échos chattales, jamais. Je n'ai jamais demandé non plus, mais j'estimais que ce n'était pas à moi de demander.
Je crois qu'après le gros coup de mou au baptême, je me suis posée et j'ai réfléchi. Et, enfants ou pas, PMA ou pas, ce n'était pas cette vie que je voulais. Alors, oui, j'aurais pu rester, on ne se disputait pas, on sortait, on avait des potes etc... Mais je n'étais plus heureuse avec lui. Et m*rde, à 30 ans, je n'ai pas envie de ne pas être heureuse. Alors, oui, peut être que je ne le serai jamais. Mais j'ai quand même envie d'essayer.
Je suis donc retournée chez mes parents avec mes quelques affaires, l'Homme a très mal vécu la séparation et ça a été difficile pour tout le monde, nous, nos familles, nos amis... Tout le monde ou presque m'a bien évidemment jugée, parce que je suis celle qui part et qui fait de la peine. La sal*pe en fait. Les ragots "elle a dû se barrer avec quelqu'un, une nana ne part pas toute seule"... J'avais fait un 1er tri dans mes amis avec la pma, là j'ai fait le 2ème. Même ma famille m'a reproché d'être partie comme ça, n'a pas compris pourquoi j'ai fait la fiv si je n'étais pas sûre... Et je ne sais pas si c'est compréhensible pour vous, mais le désir d'enfant était plus fort que tout. Et une fois que tu es lancée, tu n'as juste pas envie de t'arrêter.
J'ai été très entourée au début par mes amis, j'ai commencé à reprendre mes marques chez mes parents (je suis partie depuis 12 ans, pas évident...). Je me suis mise à fond dans le boulot, et dans le sport, pour ne pas penser. 
En même temps j'ai vidé mes affaires de mon ancien appartement petit à petit. Jusqu'à ce que je retombe sur ma boite à médocs spécial fiv, sur les dossiers de l'iac et de la fiv. Et là je me suis effondrée, le retour du bâton surement... La peur de devoir tout recommencer, et en même temps de ne pas arriver à trouver quelqu'un de bien avec qui tout recommencer. Se dire que peut être que si j'étais restée, la fiv de septembre aurait marché. Que je me suis peut être prise pour plus forte que ce que je suis réellement. 
Le fait de me dire que j'ai 30 ans, que je suis chez mes parents en attendant de vendre mon appart (dont je paye la moitié du prêt) pour pouvoir prendre une location, que je n'ai rien à moi à part quelques sacs de fringues et de bouquins... Comment dire, ça m'angoisse un peu. 
Je suis allée voir une naturopathe qui m'a dit que j'étais forte et que j'avais des ressources. Sûrement, mais en attendant je m'effondre quand même.
Et j'ai peur de l'avenir....

Même si, officiellement, je ne suis plus en pma, je continue de vous lire. Je n'ai jamais arrêté en fait, parce que je sens et je sais au fond de moi que j'y reviendrai un jour, et que tout ça n'était pas dans ma tête, comme on me le dit presque tous les jours...

Pour finir un peu plus légère, je me suis donc remise aux mojitos sans scrupules. Surtout vu l'été pourrave qu'on est en train de se farcir, je ne me fais pas prier pour l'apéro!

3 commentaires:

  1. Tu dois te sentir bien seule. Et pourtant... Tout ce que tu soulèves, finalement, ça nous concerne toutes. La place réciproque du couple et du désir d'enfant. Ce qu'on fait (ou ce qu'on ne fait pas) au motif de cette fameuse horloge biologique. Le couple en PMA, et l'investissement des Hommes (oui, il y a des hommes qui s'investissent. Donc tu es en droit de l'attendre).
    De mon point de vue, celui qui part dans un couple, c'est pas le "méchant". C'est souvent celui qui a le plus de courage (et je le dis vraiment après réflexion ayant moi-même été quittée...).

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  2. Pas de jugement à avoir envers toi.
    Cependant je veux bien croire que s'habituer à une nouvelle vie, seule, n'est pas évident. Mais tu n'as pas pris ta décision à la légère. C'est une transition pas facile à vivre.
    Ces parcours nous usent, et le couple est mené à rude épreuve. Deux fois j'ai été tentée de partir, mais pas pour les bonnes raisons (le pb vient de lui). Ma meilleure amie et ma psy m'ont beaucoup aidé à voir clair dans mes sentiments, parce que justement, il y avait encore des moments de bonheur (hors traitements on va dire).
    Prends bien soin de toi en tous cas.

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